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Publié le 08 septembre 2020

La masse salariale et les effectifs salariés du secteur privé au deuxième trimestre 2020

Acoss Stat n°311

La première moitié du second trimestre 2020 est marquée par le confinement généralisé visant à freiner l’épidémie Covid-19, qui a été instauré entre le 17 mars et le 10 mai. Cette mesure s’est traduite par une dégradation économique d’ampleur affectant la masse salariale versée sur plus de la moitié du trimestre. Celle-ci recule très fortement sur le trimestre : - 15,8 % par rapport au premier trimestre, qui était lui-même en baisse de 2,8 %, et - 16,8 % sur un an.

La baisse enregistrée ce trimestre résulte principalement de la nette diminution (- 12,7 %) du salaire moyen par tête (SMPT), en lien avec le recours accru au chômage partiel et aux arrêts maladies dont l’accès a été facilité par les pouvoirs publics afin de préserver l’emploi. En effet, le recours à ces dispositifs conduit à substituer aux salaires des indemnités non soumises à cotisations sociales et donc non comptabilisées dans l’assiette salariale suivie dans cette publication. Sur un an, le SMPT diminue de 14,2 %. En comparaison, les prix à la consommation hors tabac de l’ensemble des ménages progressent de 0,2 % ce trimestre et sont en légère baisse (- 0,1 %) sur un an. L’évolution du SMPT, qui donne une vision des salaires soumis à cotisations versés par les entreprises, ne reflète toutefois pas l’évolution des rémunérations perçues par les salariés.

Les effectifs salariés du secteur privé pâtissent également du ralentissement économique. Les effectifs moyens trimestriels diminuent ainsi de 3,0 % par rapport au premier trimestre (après - 0,2 %). Ceux mesurés en fin de trimestre, plus particulièrement suivis dans cette publication, sont en recul de 0,9 % sur le trimestre (- 160 000 postes, après - 2,5 % au premier trimestre, et de 2,7 % sur un an (- 499 000 postes). Cette baisse concerne principalement les contrats les plus précaires, en particulier les contrats à durée déterminée et notamment saisonniers. En revanche, les effectifs intérimaires, en forte baisse fin mars, se redressent nettement à partir de la mi-mai et présentent un fort dynamisme sur le trimestre (+ 23,0 % après - 40,4 %). Ainsi, hors intérimaires, la diminution des effectifs salariés s’accentue sensiblement (- 1,5 % sur le trimestre après - 0,9 %).

Les effectifs salariés de l’industrie se contractent de 0,9 % sur le trimestre (- 27 400 postes) et de 1,2 % sur un an (- 37 400 postes).

Dans la construction, les effectifs salariés se stabilisent ce trimestre et demeurent en hausse sur un an (+ 19 700 postes).

Dans le tertiaire hors intérimaires, les effectifs salariés diminuent de 1,8 % (  240 700 postes). Sur un an, ils se contractent également (- 2,0 %, soit - 266 300 postes). Les secteurs de l’hébergement - restauration et des arts et spectacles, très concernés par les mesures de confinement, sont les plus durement touchés par la crise (respectivement - 7,5 % et - 8,1 %).

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