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Publié le 08 décembre 2020

La masse salariale et les effectifs salariés du secteur privé au troisième trimestre 2020

Acoss Stat n°316

Le troisième trimestre 2020 marque un début de retour à la « normale » de l’activité économique après le confinement du printemps. La plupart des établissements ont repris au moins partiellement leur activité. De ce fait, la masse salariale (soumise à cotisations sociales) remonte nettement au troisième trimestre (+ 18,4 % ) après la chute enregistrée au deuxième (- 15,6 %). Sur un an, elle reste cependant en baisse de 2,3 %.

Cette hausse résulte principalement de l’augmentation de 16,2 % du salaire moyen par tête (SMPT), liée à la fin du recours au chômage partiel pour un nombre important de salariés. Ce dispositif qui a été massivement utilisé pendant la période de confinement substituait aux salaires des indemnités non soumises à cotisation sociale et donc non comptabilisées dans l’assiette salariale suivie dans cette publication. Sur un an, le SMPT demeure cependant toujours en baisse de 0,8 %. En comparaison, les prix à la consommation hors tabac de l’ensemble des ménages reculent de 0,2 % ce trimestre et sur un an. L’évolution du SMPT, qui donne une vision des salaires soumis à cotisations versés par les entreprises, ne reflète toutefois pas l’évolution des rémunérations réelles perçues par les salariés.

Les effectifs salariés du secteur privé se redressent également au troisième trimestre 2020 dans pratiquement tous les secteurs avec la reprise de l’activité. Au total, les effectifs en fin de trimestre progresse de 1,8 % (soit + 323 100 postes), après - 0,8 % au deuxième trimestre et - 2,5 % au premier trimestre, portant à - 1,1 % l’évolution sur un an (soit - 213 800 postes).

Les effectifs intérimaires poursuivent leur reprise (+ 22,8,% après + 22,9%). Ces deux trimestres de hausse ne compensent cependant pas encore l’effondrement du printemps : sur un an, ils se replient de 10,3%.

Hors intérimaires, les effectifs progressent de 1,1 % sur le trimestre, après - 1,4 % au trimestre précédent. Cette reprise est particulièrement portée par les secteurs du tertiaire, hébergement-restauration et arts, spectacles et activités récréatives notamment, dont les contrats en CDD ont été les premiers impactés par la crise.

Les effectifs salariés de l’industrie se contractent pour le troisième trimestre consécutif (- 0,3 % soit - 8 200 postes). Sur un an, la baisse atteint désormais 1,5 % (- 45 200 postes).

Dans la construction, les effectifs salariés accélèrent fortement ce trimestre (+ 1,3 % après + 0,2 %). Sur un an, la dynamique a quelque peu ralenti par rapport à la fin de l’année 2019 mais elle demeure vigoureuse (+ 2,1 % soit + 30 400 postes).

Dans le tertiaire hors intérimaires, les effectifs salariés progressent de 1,4 % (+ 180 300 postes) mais se contractent sur un an (- 0,9 %, soit - 117 900 postes). La quasi-totalité des secteurs est orientée à la hausse.

Avertissement

L’introduction depuis mars 2015 de la Déclaration sociale nominative (DSN), qui se substitue notamment au bordereau récapitulatif de cotisations BRC, modifie les informations déclaratives nécessaires au calcul des indicateurs statistiques présentés dans cette publication.

La nouvelle source permet en effet le calcul des  effectifs des établissements à partir des données individuelles de contrats (et potentiellement sur la base de plusieurs définitions, et donc de règles de gestion) alors  que l’effectif agrégé de ces mêmes établissements, historiquement présent dans les BRC, demeurait transitoirement présent en DSN.

L’intégration des données de la DSN dans la chaîne de traitement statistique des effectifs salariés s’est faite en plusieurs étapes. Elle a consisté à remplacer progressivement l’effectif agrégé par un effectif mesuré en fin de mois à partir des données de contrats individuelles au niveau de chaque établissement avec une définition similaire à celle de l’effectif agrégé retenu auparavant. Cette opération, à l’œuvre depuis début 2016 a jusqu’à présent conduit à des révisions très modérées en raison du choix méthodologique de privilégier les établissements pour lesquels les deux effectifs (agrégé et sur base individuelle) sont peu éloignés. A compter de la publication de juin 2021 (résultats du T1 2021), les données seront intégralement publiées à partir des données individuelles de contrats sur la base de l’effectif fin de mois (environ 4 millions de salariés sont concernés par cette ultime phase d’intégration des données DSN). Cette opération pourrait conduire à des révisions plus significatives des séries publiées d’effectifs salariés car les établissements concernés présentent souvent des différences sensibles entre les deux données  deffectifs(agrégés et sur base individuelle).

Par ailleurs, les assiettes déclarées peuvent faire l’objet de régularisations dans des déclarations ultérieures. La mise en œuvre des mesures exceptionnelles dans le cadre de la crise Covid-19 pourrait conduire à un recours accru à ces régularisations et donc à des révisions des indicateurs publiés dans le présent document.

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