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Publié le 25 mars 2022

L’auto-entreprenariat dynamise les immatriculations de travailleurs indépendants durant la crise sanitaire (avril 2020 à mars 2021)

Stat'UR n°341

La première année de crise sanitaire liée à la Covid-19 a, contre toute attente, donné lieu à une forte croissance des créations d’entreprises. Ainsi, l’Urssaf a enregistré entre avril 2020 et mars 2021 près de 790 000 immatriculations, soit 10,4 % de plus que sur les douze mois précédents. Cette augmentation est portée par les auto-entrepreneurs, qui représentent 84 % des nouveaux immatriculés. Les immatriculations des auto-entrepreneurs augmentent ainsi de 15,2 % sur un an, tandis que celles des travailleurs indépendants dits « classiques » diminuent de 9,2 %.

Les travailleurs indépendants qui ont débuté leur activité entre avril 2020 et mars 2021 sont en moyenne plus jeunes que ceux qui l’ont débutée avant la crise (avril 2019-mars 2020) et ce, quel que soit le statut (6 mois plus jeunes pour les travailleurs indépendants « classiques » et près d’un an et demi de moins pour les auto-entrepreneurs).

La hausse des immatriculations a été particulièrement forte dans les secteurs des activités de poste et courrier (+ 91 %) et du commerce de détail non spécialisé (+ 57 %), traduisant le dynamisme de la livraison à domicile et de la vente à distance.

Parmi les auto-entrepreneurs, le nombre de créateurs dits « économiquement actifs », c’est-à-dire ayant déclaré un chiffre d’affaires positif sur la période d’étude (avril 2020-mars 2021), s’établit à près de 292 000, soit 6,5 % de plus que sur les douze mois précédents. Les auto-entrepreneurs économiquement actifs représentent ainsi 44 % des nouvelles immatriculations d’auto-entrepreneurs, soit une proportion comparable à celle observée sur la période précédente (48 %). Leur chiffre d’affaires moyen connaît toutefois une nette diminution (- 12,8 %), passant de 6 468 € sur la période précédant la crise sanitaire à 5 637 € sur la période de crise. La baisse est particulièrement marquée dans les secteurs de la restauration et débits de boissons (- 40%), des taxis et VTC (- 38 %), et du transport routier de fret et déménagement (- 22 %).

La part des créateurs indépendants cumulant une activité salariée a peu évolué pendant la première année de crise (52 % contre 51 % l’année précédente). La structure par type de contrat salarié n’a pas non plus été modifiée. Comme pour l’ensemble des salariés, de nombreux créateurs travailleurs indépendants qui avaient par ailleurs un contrat salarié ont bénéficié du dispositif de chômage partiel pendant la crise. Néanmoins, le fort recours au chômage partiel pendant la crise ne semble pas être corrélé avec l’augmentation des créations d’entreprise.

Il semble dès lors que la croissance des créations d’entreprises ait été portée par une forte demande dans certains secteurs, en palliatif à la fermeture de structures et pour s’adapter aux modes d’organisation spécifiques mis en place pour faire face à la crise sanitaire. En atteste la hausse de 91 % des activités de poste et de courrier qui se justifie par le besoin croissant de se faire livrer à domicile pendant les confinements du fait de la fermeture de certains magasins. Cette croissance a plus que compensé les baisses de créations observées dans d’autres secteurs directement impactés par les mesures visant à limiter la propagation du virus (i.e. les fermetures de théâtres et autres activités de divertissement ont conduit à une diminution de 24 % des créations d’entreprises indépendantes dans le secteur des « autres activités récréatives »).
 

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